Le CRPMEM NA tient un rôle primordial dans la coordination et l'assistance technique auprès des professionnels de la filière pêche au niveau régional. Il s'investit dans de nombreux projets multipartenariaux, répondant à des défis économiques et sociaux, environnementaux, ou encore à des questions de gouvernance et de durabilité dans le domaine de la pêche maritime.

Ressources

Projets autour du bar commun : BARGIP, BARFRAY et NOURDEM

Le bar commun (Dicentrarchus labrax) est une des espèces les plus importantes du point de vue économique pour la pêche professionnelle française. Le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) a relevé le manque de connaissances scientifiques pour gérer au mieux cette espèce et recommande un renforcement des suivis et études scientifiques au sein des États membres.

Tout d'abord, entre 2013 et 2017, l’Ifremer et le Comité National des Pêches ont conjointement mené le projet novateur BARGIP (financé par FFP). Il a permis d’améliorer les connaissances sur les nourriceries et les migrations de cette espèce en privilégiant un partenariat avec les professionnels de la pêche notamment via des actions de marquage/recapture.

Dans la continuité du projet BARGIP, deux projets sont en cours, l’un pour acquérir des connaissances sur les zones de frayères du bar, intitulé BARFRAY, et l’autre concernant l’acquisition de connaissances sur les zones de nourriceries, intitulé NOURDEM.

Dans le cadre du projet multi-partenarial BARFRAY, porté par Ifremer, l’OP La Cotinière a participé à la campagne de marquage réalisée du 20 au 25 février 2019 au large de l’Estuaire de la Gironde sur la frayère. Cette opération n’a cependant pas atteint son objectif initial, car seulement 321 bars adultes ont été marqués. L’objectif de 2000 marquages était trop optimiste, notamment dû au protocole imposé. Néanmoins, cela ne remet pas en cause le projet car il vise tout d’abord à améliorer la compréhension du fonctionnement des zones fonctionnelles de bar. Il vient compléter les connaissances acquises jusqu'ici. Grâce aux déclarations de recaptures, l’action doit permettre notamment d’estimer le déplacement apparent des poissons entre la zone de marquage et les sites de recapture.

Etalé sur 3 ans, de 2019 à 2021, le projet NOURDEM (NOURriceries à DEMersaux) prévoit la réalisation de campagnes halieutiques annuelles dans les 3 estuaires majeurs français de l’Atlantique que sont la Seine, la Loire et la Gironde au moyen d’un chalut à grande ouverture verticale spécialement développé pour l’échantillonnage des poissons démersaux (et notamment celui des juvéniles de bar). Ce sont l’Ifremer et le CNPMEM qui portent ce projet. Il repose sur l’application du protocole opérationnel développé lors de l’action « Bargip Nourriceries », et validé à l’occasion des campagnes NOURDEM Loire et Seine de 2017. A partir des données ainsi acquises, les objectifs du projet sont :

  • Produire des indices d’abondance en juvéniles des espèces utilisant les estuaires comme nourricerie, et notamment en juvéniles de bar européen ;
  • Cartographier les nourriceries majeures au sein des estuaires
  • Caractériser la « qualité » de ces estuaires en tant que nourricerie

Pour le protocole déployé dans l’Estuaire de la Gironde, le CRPMEM a embarqué durant ces 3 campagnes, aux côtés d’Ifremer et de 2 marins-pêcheurs professionnels (pour plus de 200 opérations de pêche réalisées). La saisie des données et les premières analyses sont en cours (Ifremer).

En 2022, il sera prévu de faire perdurer le programme.

pêche du bar à la palangre navire pêche hameçon

Programme de marquage de langoustes rouges

Le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine est partenaire historique du programme de marquage de langoustes rouges porté par le CDPMEM du Finistère. Ce projet a pour objectif d’améliorer les connaissances du stock : habitats, reproduction et croissance. Il a fait l’objet d’un large partenariat composé des structures professionnelles bretonnes et de la façade atlantique. Le financement de ce programme s’est achevé en 2017.

Cependant, dans l’attente d’une suite du projet, les pêcheurs professionnels volontaires peuvent poursuivre le marquage des individus. En 2016, les professionnels ont observé une abondance de langoustes rouges dans le sud du Golfe de Gascogne. Depuis 2017, les observations de langoustes rouges ont également été nombreuses, confirmant le pic d’abondance de l’année 2016. Les pêcheurs annoncent voir des petites langoustes en quantité, et parfois, marquées. Les efforts des professionnels semblent donc porter leurs fruits.

A l’initiative de la profession, les règles de protection de la langouste rouge restent strictes dans l’intérêt du stock de l’espèce et de la profession. Depuis 2016, toute capture de femelles grainées est interdite sur les façades Atlantique et Manche.

Depuis 2020, en Nouvelle-Aquitaine notamment, tous débarquements de langouste rouge de taille commerciale doit se faire à l'aide d'une bague du CRPMEM Nouvelle-Aquitaine numérotée.

Langouste rouge

Programme RECCRU : étude sur le RECrutement des CRUstacés

Dans la continuité du marquage des langoustes rouges, un partenariat a été mis en place en 2018 entre les structures professionnelles et scientifiques allant du Cotentin à la côte basque. Baptisé RECCRU (étude sur le RECrutement des CRUstacés), ce programme a pour objectif de mieux comprendre le recrutement des 4 espèces de crustacés prisés par les professionnels : le homard, le tourteau, la langouste rouge et l’araignée de mer.

Cette étude étalée sur 6 années permettrait d’avoir une meilleure visibilité sur l’évolution des stocks de ces crustacés. Ce projet repose sur la mise en place de collecteurs spécifiques à chaque espèce permettant de recueillir les premiers stades de développement benthiques et de mesurer d’une année sur l’autre l’importance du recrutement. Les pêcheurs de Nouvelle-Aquitaine sont favorables à cette initiative portée par Ifremer Brest et espèrent qu’un outil de suivi professionnel et scientifique permettra d’anticiper les évolutions de stocks et d’ajuster au mieux les règles de gestion.

Le financement est assuré à 60 % par France Filière Pêche.

En 2021 et 2022, le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine participera à l’immersion d’une dizaine de collecteurs/casiers à larves de crustacés à l’occasion de plusieurs marées via les professionnels néo-aquitains volontaires. Au retour à terre de ces collecteurs, le CRPMEM NA aidera à l’échantillonnage des captures. Un suivi particulier sera effectué sur la langouste rouge, avec une comparaison entre le recrutement larvaire en milieu naturel et artificiel.

araignée de mer sur un casier de pêche

Le suivi halieutique des navires de moins de 10 mètres

Pour répondre à un manque évident d’informations sur les importantes activités pratiquées par les navires aquitains mesurant moins de 10 mètres et pratiquant la petite pêche côtière le long du littoral aquitain, dans le bassin d’Arcachon ainsi que les estuaires de la Gironde et de l’Adour, le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine porte depuis 2010 un projet de structuration de la connaissance des activités de la petite pêche côtière et estuarienne. Son objectif est de construire une base de données autour des pêcheries de navires volontaires, utilisées quotidiennement par les structures professionnelles dans le cadre de l'attribution des licences de pêche et de divers projets en cours.

Ce projet est réalisé avec le soutien des C(I)DPMEM 33 et 64/40, de l’OP Pêcheurs d’Aquitaine, et depuis 2018 du CDPMEM 17 et de l'OP FROM Sud-Ouest. CAPENA assure la réalisation technique de ce suivi. Le financement provient de la Région Nouvelle-Aquitaine.

navire partant au large pêcheur bateau estuaire de la gironde

Le plan de gestion des eaux occidentales

Depuis mars 2018, le CRPMEM NA suit les réflexions nationales autour du plan de gestion pour les eaux occidentales proposé par la Commission Européenne et impactant les pêcheries d'espèces démersales et pélagiques. Les premières, souvent regroupées sous le terme de poissons blancs, vivent à proximité du fond de l'eau, où elles trouvent leur nourriture, alors que les secondes évoluent en pleine eau, plus proches de la surface. Au total, ce plan concerne plus de 48 000 pêcheurs et 18 000 navires actifs de Belgique, Allemagne, France, Irlande, Espagne, Portugal et du Royaume-Uni. Les structures professionnelles de la pêche de la Nouvelle-Aquitaine suivent de près les réflexions nationales qui pourraient consister à mettre en place des règles de gestion particulières. Le CRPMEM NA s'intéresse également au travail de l'Association Grand Littoral Atlantique (AGLIA) qui mène une étude de mise en place d'un outil visant à évaluer l'impact de différents scénarios de gestion, et ainsi permettre d'avoir une vision complète des relations entre stocks et conséquences socio-économiques de la filière.

coquille saint-jacques

Autres enjeux d’intérêts du CRPMEM NA

Le suivi des pêcheries, des stocks, de l’environnement et des pratiques est un travail indispensable du CRPMEM NA. Celui-ci s’implique pleinement dans les tous les dossiers sensibles (anguille, civelle, bar, grande alose, palourde, rouget, réduction des rejets...) en menant des actions d’appui technique autour de la mise en œuvre de différents projets d’amélioration de connaissances en Nouvelle-Aquitaine. Cette compétence technique propre au CRPMEM permet également à la filière Nouvelle-Aquitaine de s’insérer dans des programmes collectifs fédérateurs à l’échelle de la façade atlantique et au-delà.

Le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine suit aussi les problématiques du thon rouge, de la seiche et la raie brunette. Le CRPMEM NA s’assure de la compréhension mutuelle entre professionnels et scientifiques afin de faire émerger des mesures responsables et partagées.

pavillons fanions drapeaux pêche port

Programme de repeuplement civelles

Vu l’importance de la pêche de l’anguille en Nouvelle-Aquitaine, les marins-pêcheurs professionnels de l’Adour et de la Gironde, s’impliquent depuis 2011 dans la restauration de la population d’anguille européenne aux côtés des pêcheurs fluviaux. Le CRPMEM est ainsi porteur des projets de repeuplement en civelles. En effet, le règlement européen en la matière prévoit que les états membres autorisant la pêche à la civelle réservent une partie des captures d’anguilles de moins de 12 cm pour des opérations de repeuplement. Depuis 2018, le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine porte désormais un projet supplémentaire en Charente-Maritime.

L'obligation réglementaire découle du Plan de gestion de l’anguille (PGA).

La méthode utilisée consiste à transférer des anguilles de moins de 12 cm dans des milieux sous-densitaires favorables à leur croissance. Des suivis scientifiques sont ensuite réalisés à 6 mois, 1 an et 3 ans. Le CRPMEM travaille avec plusieurs mareyeurs agréés possédant une expérience dans la manipulation des civelles et qui ont la responsabilité de collecter les civelles auprès des pêcheurs professionnels, d’assurer une stabulation dans les meilleures conditions, de réaliser le conditionnement et de transporter les civelles sur les lieux de déversement. Depuis 2011, le bilan de ces opérations est très positif.

Le CRPMEM, en tant que porteur du projet, assure la coordination et le suivi général des opérations, la coordination avec les mareyeurs, le GDSAA et le bureau d’étude Fish-Pass, les déversements des civelles, le transfert des informations vers l’OFB et le Ministère ainsi que les suivis post-déversement. L’Association pour le Repeuplement de l’Anguille en France (ARA France) apporte un soutien technique et logistique à l’ensemble des projets. Les porteurs font appel à CAPENA, pour l’assistance lors des phases de déversement et de suivis post-repeuplement. En Gironde, le CRPMEM et l’AAPPED Gironde ont travaillé avec les acteurs locaux (AAPPMA, IRSTEA, FD33, DREAL, Migado) afin d’améliorer l’efficacité des manipulations et d’augmenter ainsi le taux d’échappement des futures anguilles argentées en Gironde. Sur l’Adour ces acteurs sont l’AAPPED Adour, et l’AAPPMA.

Pour la campagne de pêche 2020/2021, le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine a déposé trois projets repeuplement. Ainsi, pour un total de 1300 kg, des lots de civelles de 300, 380 et 620 kg vont être respectivement déversés en 2021 dans l’Etang de Parentis-Biscarosse (UGA Adour), de Cazaux-Sanguinet (projet girondin de l’UGA GDC) et le fleuve Charente (projet charentais de l’UGA GDC). Outre cette augmentation de 30 % par rapport aux objectifs de la précédente campagne, on note le changement de site de déversement pour le projet de l’UGA Adour (Aureilhan → Parentis-Biscarosse), et il est aussi prévu que les C(I)DPMEM deviennent partenaires des projets.

Par ailleurs, en 2021, le CRPMEM conduira les opérations de suivi scientifiques à 1 an et 3 ans des projets précédents et à l’automne 2021, les opérations de suivis scientifiques à 6 mois du nouveau projet 2020/2021.

Le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine poursuit son engagement en faveur de la restauration de la population d’anguille au travers des actions de repeuplement français qu’il porte à l’échelle de la nouvelle région.

mise à l'eau déversement civelles repeuplement adour gironde charente

Projet ACOST

Fort du succès du projet ROMELIGO portant sur l’amélioration de la connaissance sur plusieurs espèces d’intérêt halieutique, les contributeurs ont vivement souhaité entreprendre une suite à ce programme d’acquisition de connaissances. Ainsi, porté par l'AGLIA, et avec l'appui de l'Ifremer, les structures professionnelles (comités et OP, ainsi que l’AGLIA) et techniques (universités) ont décidé de participer à ce nouveau projet : ACOST (Amélioration de la COnnaissance sur des STocks du golfe de Gascogne : Lieu jaune, Maigre, Merlan et Rouget-barbet).

Le projet a démarré en 2021 et prendra fin en 2025.

Dans le but de gérer les stocks de manière la plus cohérente possible, il est nécessaire de se baser sur le maximum de connaissances biologiques et halieutiques possibles. Le partenariat scientifique-pêcheur constitue ainsi un véritable moyen et une opportunité pour y parvenir. Le projet ACOST propose de combler les manques de connaissance sur l'exploitation de quatre espèces du Golfe de Gascogne : le lieu jaune, le maigre, le merlan et le rouget barbet.

L’aire de répartition de la population de maigre sera étudiée par une campagne de marquage novatrice (marque « pop-up »). Une évaluation de biomasse par la méthode génétique novatrice CKMR sera aussi appliquée. Pour le rouget barbet, l'amélioration des connaissances des aires de distribution du stock sera réalisée par une approche génétique de type Rad-Seq individuel afin d'identifier les limites de ces stocks sur la façade Atlantique.

L’évaluation des stocks de ces espèces sera également étudiée par les méthodes halieutiques classiques en collectant les données spatialisées et en évaluant les efforts de pêche.

Ce projet se base sur un partenariat scientifique/pêcheur. Les professionnels s’engagent dans l’acquisition des données biologiques et d’exploitation nécessaires aux études génétiques et au suivi de l'exploitation halieutique.

Le but de ce projet est d'arriver à concevoir des outils et des méthodes d’acquisition des données pérennes et pertinentes pour les structures scientifiques et professionnelles. Ces outils pourraient aussi être transposables à d'autres stocks.

rouget barbet étal poisson glace

Projet ACOPALBA

Grâce à l’ensemble du travail élaboré depuis plusieurs années, le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine et le CDPMEM de Gironde persistent à mobiliser les instances européennes pour faire évoluer la réglementation sur la taille minimale de capture de la palourde japonaise dans le Bassin d’Arcachon. En effet, une seule taille est fixée pour l’Atlantique (35 mm), alors que les caractéristiques biologiques, et notamment les paramètres de croissance, diffèrent d’un gisement à l’autre. En particulier sur le Bassin d‘Arcachon, les palourdes y ont une croissance ralentie et prennent une forme « boudeuse », et la taille minimale de 35 mm n’est peut-être pas adaptée à la dynamique de la pêcherie du Bassin d’Arcachon.

En 2020, sur la base d’une réponse d’Ifremer à une saisine de la DPMA, le groupe d’Etat membres des eaux occidentales australes (CC Sud) a effectué une recommandation conjointe (RC) à la Commission Européenne dans le but d’abaisser cette taille à 32 mm pour le Bassin d’Arcachon (et ce conformément au principe de régionalisation introduit par l’article 18 du règlement de base de la PCP). Début 2021, le CSTEP a émis un avis défavorable (mais non définitif) sur cette RC en soulevant trois obstacles :

  • La taille de première maturité sexuelle (SL50) précise est inconnue pour le Bassin d’Arcachon ;
  • Les mesures de gestion et de suivi de la pêcherie n’ont pas été assez détaillées ;
  • Différentes tailles réglementaires entre gisements de palourde sont susceptibles d’occasionner des difficultés de contrôle.

Afin de répondre à chacun de ces éléments, le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine a monté un projet multipartenarial avec le CDPMEM de Gironde, le CNPMEM et Ifremer, intitulé ACOPALBA pour : Amélioration des COnnaissances sur la PALourde japonaise et la pêcherie associée dans le Bassin d’Arcachon pour complément d’une demande de diminution de la taille minimale de référence de conservation.

Ce projet a été déposé en réponse à l’appel à projets de FFP et a été accepté en septembre 2021. Il a pour objectif de répondre aux 2 premiers obstacles cités. L'analyse histologique des gonades des palourdes sera effectuée par la Station marine de Plentzia de l'Université du Pays Basque (Espagne). Via des échantillonnages réalisés durant l'été 2021, ce seront près de 1400 palourdes qui seront analysées, de tailles diverses (17 mm à 40 mm).

Le projet devra s'achever au plus tard mi-2022.

 

Pêche scientifique palourde Arcachon

Usages maritimes

Projet PAMPAQ

Le projet PAMPAQ (Pêche Professionnelle dans les Aires Marines Protégées en Aquitaine) contribue à la mise en œuvre de la directive habitats-faune-flore 92/43/CEE du 21 mai 1992 et répond à la circulaire du 30 avril 2013 relative à la prise en compte des activités de pêche dans les sites Natura 2000.

Il s’agit de réaliser des diagnostics socio-économiques volet pêche professionnelle, de mener des analyses de risque de dégradation des habitats Natura 2000 vis-à-vis des activités de pêche professionnelle. Objectif, proposer le cas échéant et en fonction des résultats des analyses de risque, des mesures permettant d’éviter ces risques afin de contribuer au maintien ou au bon état de conservation des habitats Natura 2000. Les sites concernés sont les suivant : « Portion du littoral sableux de la côte Aquitaine » (vulgarisé « Carcans-Hourtin »), « Côte basque rocheuse et extension au large », « Falaises de St-Jean-de-Luz à Biarritz » et « Domaine d’Abbadia et corniche Basque ».

Ce projet est un projet partenarial de 2 ans, associant le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine et l’ex-Agence Française pour la Biodiversité (aujourd'hui OFB). Ce projet a permis de poser le diagnostic le plus juste possible concernant les activités de pêche et leurs impacts potentiels sur les habitats Natura 2000. Le projet a associé étroitement les professionnels de la pêche concernés par une activité sur ces sites pour garantir la fiabilité des diagnostics posés, et a associé ces professionnels aussi à l’élaboration des mesures les plus efficaces et cohérentes possibles.

Ce projet a été financé à 80 % dont 75% de FEAMP dans le cadre de la mesure 40 du FEAMP « Protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes marins ». Le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine assure un autofinancement de 20 %.

Pour le site « Carcans-Hourtin », le diagnostic et « l’analyse de risque pêche » ont déterminé les activités de chalutage de fond comme une activité à risque de dégradation des habitats. Ainsi, des réflexions sur des mesures réglementaires ont été lancées entre les représentants professionnels et services de l’Etat au cours de l’année 2019, afin de répondre aux objectifs environnementaux. Cependant, aucun consensus n’a été trouvé. En 2020, aucune discussion de mesures réglementaires post-projet sur le site médocain n’a eu lieu.
Néanmoins, il est possible que la concertation reprenne en 2021. Le CRPMEM NA se montrera une nouvelle fois fermement opposé à une mesure de fermeture de pêche spatio-temporelle.

Pour les sites de la côte basque, aucune activité de pêche n’a été identifiée comme à risque. Ainsi, il est simplement prévu de mettre en place un suivi annuel des activités de pêche mais aussi de communiquer sur les bonnes pratiques.

chalutier girondin

Projet PIMBA

La pêche professionnelle du Bassin d’Arcachon se distingue par une grande diversité de métiers pratiqués, adaptés aux nombreuses espèces halieutiques peuplant les eaux du Bassin et de son ouvert en fonction des saisons de l’année : Pêcheurs à l’océan, pêcheurs intra-bassin et pêcheurs à pied.

Pour répondre aux enjeux portés par le plan de gestion du Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon (PNMBA), une étude sur les interactions entre les activités de pêche professionnelle et les richesses naturelles est mise en place sur son périmètre. Cette étude porte sur :

    • L’identification des activités de pêche professionnelle susceptibles d’interagir avec les différentes richesses naturelles du PNMBA (étape réalisée au premier semestre 2020)

    • La qualification de ces interactions (en cours depuis fin 2020)

    • La proposition de mesures de gestion le cas échéant.

Placée sous le pilotage du Conseil de gestion du PNMBA, elle s’inscrit dans un contexte Natura 2000 liés à la présence de sites dont le PNM est opérateur, avec des attentes spécifiques inhérentes à ce niveau de protection européen. Ce projet fait l’objet d’un dépôt de dossier auprès du DLAL du Bassin d’Arcachon-Val de l’Eyre, notamment son axe 4 : Maintenir le bon état écologique et fonctionnel des zones de production / Action 4.1 : Maintenir les fonctionnalités des eaux de pêche pour les espèces exploitées.

pêcheur de sole sur le bassin d'arcachon vedette intrabassin

Projet ARPEGI 

Les travaux d’élaboration du plan de gestion du PNM de l’Estuaire de la Gironde et de la Mer des Pertuis (EGMP) se sont terminés en avril 2018 avec la validation du document en Conseil de Gestion du PNM, faisant suite à de nombreux échanges en groupes de travail et en réunions des commissions géographiques et du Conseil de gestion auxquels le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine a participé.

Le projet pluriannuel « stratégie d’actions 2019-2021 » du Conseil de gestion est actuellement mis en oeuvre suite à sa validation en avril 2019. Comme pour le PNM du Bassin d’Arcachon et les autres sites néo-aquitains (cf. PIMBA et PAMPAQ), les « Analyses de Risques Pêche » (ARP) de porter atteinte aux objectifs de conservation doivent être réalisées au sein des sites Natura 2000 du PNM EGMP (art. L 414-4 du Code de L’Env. 3.II.bis). L’emprise du PNM couvre 6500 km² d’espace marin, dont 91 % sont classés Zones de Protection Spéciale (sites Oiseaux) et 99 % classés Zones Spéciales de Conservation (sites Habitats, Faune, Flore). Cette obligation réglementaire a donc été intégrée dans le programme d’actions du Conseil de gestion.

Dans cette optique, le PNM s’est accordé avec le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine, le COREPEM, le CRPMEM Bretagne, le CDPMEM 17 et le CDPMEM 33 pour mener deux projets complémentaires.

Le premier, appelé « Diagnostic Pêche », est un état des lieux de la Pêche dans le PNM. Il est financé sur fonds propres du PNM et vise une description spatio-temporelle et technique des activités halieutiques dans le PNM en 2017 (année récente pour laquelle les comités disposent des données les plus complètes, et donc prise pour référence).

Le second projet, nommé « ARPEGI », a été déposé au titre de la mesure 40.2 du FEAMP et se déroulera jusqu’en 2023. Dans un premier temps, il viendra compléter les travaux de diagnostic du premier projet sur deux aspects : extension des analyses au périmètre de la ZPS « Pertuis Rochebonne », dont une partie s’étend plus au large que le PNM, et ajout d’une approche socio-économique à l’échelle de la filière pour décrire plus finement les activités halieutiques. Enfin, sur la base de cet état des lieux plus complet, ARPEGI prévoit la réalisation de l’ARP proprement dite et notamment la phase d’évaluation des risques que représentent les activités de pêche professionnelles pour les habitats et espèces d’intérêt communautaire. A terme, des mesures de gestion adaptées, tenant compte à la fois des objectifs de conservation des sites Natura 2000 et des contraintes induites pour la filière halieutique, pourraient être proposées dans le cadre d’ARPEGI.

En 2020, les comités des pêche ont largement oeuvré aux travaux prévus dans le cadre du projet de Diagnostic Pêche. Le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine a notamment mobilisé les données déclaratives disponibles via le suivi halieutique des navires de moins de 10 mètres et les a mis au format des données VALPENA pour qu’elles puissent être analysées conjointement avec l’activité des navires de Bretagne, de Pays de la Loire et de Charente-Maritime. Des enquêtes complémentaires « type VALPENA » ont été menées par le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine pour apporter un complément d’information relatif aux navires ex-aquitains de 10-12 mètres. Les données du SIH (Ifremer-DPMA) permettront aussi d'alimenter en données spatiales les activités des navires de plus de 12 mn aquitains.

Début 2021, le CRPMEM NA participera à la finalisation du premier projet « Diagnostic Pêche », puis contribuera à la réalisation des premières étapes du projet ARPEGI : intégration de données de ventes en lien avec les Organisations de Producteurs, appui aux prestataires chargés de la collecte des données comptables auprès des centres de gestion, conduite d’enquêtes auprès des professionnels de la pêche maritime sur les volets « espèces » et « habitats » d’intérêt communautaires (EIC et HIC). A la fin de l’année 2021, les partenaires du projet devraient avoir sélectionné 5 couples « engins - EIC » considérés comme prioritaires sur la zone du projet (étape préalable à l’évaluation des risques) et être en mesure de lancer la qualification des risques de porter atteinte aux objectifs de conservation des HIC.

Le projet est financé par le FEAMP et le porteur de projet (PNM EGMP - OFB). Le préprojet de diagnostic bénéficie d’un financement du PNM, auquel s’ajoute de l’autofinancement des différents partenaires.