Présentation

Fin 2023, la flotte néo-aquitaine comptait 497 navires de pêche professionnelle maritime détenant un permis de mise en exploitation. Globalement la flotte est composée de navires âgés d’une trentaine d’années, pour une longueur moyenne d’environ 12 mètres. Le plus grand atteint 38 mètres.

A cela s’ajoute une centaine de navires « conchyliculture - petite pêche » ou « cultures marines - petite pêche ». Enfin, une trentaine de navires utilisés par des pêcheurs-à-pied professionnels complète le registre des navires de pêche professionnelle.

(Chiffres 2023)

 

Afin de promouvoir les métiers de la pêche, le CNPMEM a récemment mis en ligne une série de reportages de marins-pêcheurs français.


Un chalutier est un bateau armé pour la pêche au chalut. Il s’agit d’un filet formant une poche (ou un entonnoir), traîné au fond de l’eau ou près de la surface par un, voire deux navires (rare en Nouvelle-Aquitaine). Les chalutiers ciblent des espèces précises de manière active, car le bateau reste toujours en mouvement. Plusieurs types de pressions du chalut de fond sur le substrat existent selon les types de chaluts utilisés, les habitats, les espèces visées, les tailles des navires, etc. En Nouvelle-Aquitaine, les plus petits mesurent moins de 10 mètres de long. Généralement, les chalutiers néo-aquitains mesurent de 10 à 30 mètres. Partant généralement en mer pendant plusieurs jours, ils sont équipés de glaciaires pour y stocker les produits. Les plus grands peuvent employer plusieurs dizaines de marins avec des rotations d'effectifs.

chalutier navire bateau peche port


Le fileyeur est un navire de pêche utilisant un ou plusieurs types de filets (dont le « trémail » ou le « filet droit »). Il peut disposer ses filets sur le fond (appelés « calés ») ou les laisser dériver (dérivants) au gré des courants. La technique consiste à laisser le filet piéger les espèces un certain temps et ensuite revenir les relever. Le bateau doit « filer » ses filets à bonne vitesse afin de les disposer correctement à l’eau. En Nouvelle-Aquitaine, environ 70% des fileyeurs sont des navires inférieurs à 12 mètres pratiquant la pêche côtière. En général, 2 à 4 marins travaillent à bord. Côté moteur, les fileyeurs n’ont pas besoin de beaucoup de puissance de traction (juste assez pour se déplacer confortablement sur les zones de pêche selon les conditions de mer).

fileyeur navire bateau peche


Ces types de navires ont recours à différents engins de pêche dotés d’hameçons : lignes, palangres et parfois lignes de traîne et lignes à main. En général, les ligneurs sortent à la journée sur des zones de pêche bien identifiées souvent proches des côtes ou aux abords d’escarpements sous-marins. Leurs lignes (ou palangres) mises à l’eau comportent plusieurs centaines à quelques milliers d’hameçons qui sont tous appâtés. Les pêcheurs à la ligne ciblent surtout le merlu et le bar. Certains pêchent aussi le thon et la bonite.

On parle de palangriers lorsqu’il s’agit de navires de taille plus importante (environ 30m). Ils mettent à l’eau de très longues lignes, appelées palangres, garnies de plusieurs milliers d’hameçons. Les palangriers néo-aquitains se situent la plupart du temps au-delà de la bande côtière de la Nouvelle-Aquitaine : au Nord de l'Espagne, en Ecosse ou en Irlande.

ligneur palangrier navire bateau peche


Les bateaux de type bolincheurs mettent au point une technique de pêche particulière, à l’aide d’un filet appelé « bolinche » ou « senne tournante ». En général, 4 à 5 marins travaillent sur ce type de bateau. Les poissons ciblés sont les petits pélagiques : maquereaux, sardines et anchois. La bolinche permet d’encercler un banc de poissons préalablement repéré, avant de le piéger dans cette poche fermée. Le filet est ensuite ramené progressivement vers le flanc du bateau. Les poissons, capturés vivants, sont ensuite remontés à bord à l’aide de grandes épuisettes appelées salabardes. En Nouvelle-Aquitaine, c'est à Saint-Jean-de-Luz/Ciboure que l'on rencontre ces bolincheurs.

Souvent cette technique de pêche permet aux armements de se doter d’appâts vivants pour ensuite pêcher du thon à l’aide de longues cannes à pêche. Ces navires peuvent ainsi être appelés thonier-canneur-bolincheur.

bolincheur senneur thonier canneur navire bateau peche


En Nouvelle-Aquitaine, les navires pratiquant le métier du casier sont peu nombreux. Les casiers sont utilisés ponctuellement en complément d’autres engins de pêche (le plus souvent : filet ou ligne). Ce sont des bateaux polyvalents qui mettent à l’eau leurs casiers appâtés, également appelés nasses, sur des zones précises pour piéger des céphalopodes (seiche ou poulpe), des crustacés (crabes, crevettes ou langouste) ou certains poissons (anguille ou lamproie). Ces pièges sont constitués d’une structure rigide et lestée sur laquelle se trouve une ouverture conçue de telle manière à ce que les individus capturés puissent difficilement en ressortir.

casiers caseyeur navire bateau peche port


Moins profonds que des chaluts, les tamis sont des poches dotées de fines mailles, telles des moustiquaires. Leur utilisation est très encadrée. Ils peuvent être poussés par un navire dans la rivière (ou parfois à pied dans des chenaux), ou alors, disposés de manière statique sur le flanc du bateau ou depuis la berge. Ces engins permettent de capturer la civelle (alevin de l’anguille). En Aquitaine, les bateaux de pêche pratiquant cet engin sont appelés pibalours.

tamiseurs navires pêche estuaire


Ils existent plus types de dragues en Nouvelle-Aquitaine suivant la zone et l’espèce ciblée. La drague est une poche relativement rigide avec une armature métallique dont le tout est tracté sur le fond. En Charente-Maritime, elle est utilisée pour cibler surtout la coquille Saint-Jacques et le pétoncle. Sur le Bassin d’Arcachon, quelques navires dragueurs pêchent la moule sauvage et ainsi que le pétoncle.

A Saint-Jean-de-Luz/Ciboure, la drague à algue rouge, une drague "pélagique" (qui ne touche pas le fond), permet quant à elle de récolter ces végétaux détachés du fond et à la dérive dans la baie et devant les plages.

dragueur coquille saint-jacques pertuis


Les activités conchylicoles sont liées à l’élevage des coquillages, dont les huîtres et les moules.

Certains producteurs détiennent une activité mixte alliant conchyliculture et petite pêche qu’ils alternent au cours de l’année. La réglementation de la pêche maritime autorise ces cas particuliers de producteurs.

Afin de réaliser leurs activités, il utilisent la plupart du temps des plates ou de petits bateaux avec une assez grande surface de pont.

 

Il faut savoir que les éleveurs marins représentés par le CRPMEM NA ne comprennent pas l'ostréiculture (huîtres) ni la mytiliculture (moules). En Nouvelle-Aquitaine, 2 comités régionaux indépendants représentent le secteur : le Comité régional de la Conchyliculture Arcachon Aquitaine et le Comité régional de la Conchyliculture de Poitou-Charentes.

La Nouvelle-Aquitaine est la première région française pour la production de coquillages. La filière fait travailler plus de 7000 personnes.

La région compte plus d’un millier d’entreprises conchylicoles, dont près de 85 % sont spécialisées dans l’élevage d’huîtres. La production ostréicole est concentrée à 70 % dans le secteur de Marennes-Oléron. Le Bassin d’Arcachon est également connu pour ses huîtres. La production de moules reste plutôt localisée en Charente-Maritime.

 

plates navire conchylicole pêche port arcachon


La pêche à pied professionnelle s'effectue sur l'estran à marée basse. L'estran est une zone du littoral périodiquement recouverte par la marée. Cette activité consiste à récolter des ressources marines à des fins de commercialisation. Elle nécessite une bonne qualité environnementale : autorisations sur gisements classés et suivis très réguliers d’éventuelles contaminations sanitaires ou pollutions. Tout cela permettant de garantir d’excellents produits aux consommateurs.

Sur le Bassin d’Arcachon, environ 70 professionnels ciblent les coques et surtout les palourdes enfouies dans les sédiments (bivalves fouisseurs). En utilisant une fourche ou une pelle, des vers marins sont également recherchés par une vingtaine de pêcheurs à pied. Ces vers sont très souvent vendus à destination des pêcheurs de loisirs de Méditerranée. En fonction des autorisations, les huîtres et les moules accrochées aux rochers peuvent aussi être récoltées. Enfin, selon les saisons, certains rares professionnels ciblent aussi des crabes verts avec un casier, des crevettes à l’aide d’une épuisette, ou encore des couteaux avec une « baleine » ou du gros sel.

En Charente-Maritime, une cinquantaine de pêcheurs à pied professionnels exploitent les palourdes (environ 35 professionnels en ciblant spécifiquement) et les huîtres (40) sur les estrans de la mer des Pertuis. Une vingtaine d’entre eux sont autorisés à pêcher crustacés et poissons à l’aide de petits engins (nasses ou casiers). Épisodiquement, en fonction des cycles démographiques des gisements, certains ciblent la coque côté mer des Pertuis, ou les tellines sur les plages océaniques de l’île d’Oléron et de la côte sauvage.

pêche pêcheur à pied ramassage coquillages estran

NB : le CRPMEM NA ne représente pas les filières ostréicoles et mytilicoles de la région. Ce sont les CRC de Marennes-Oléron et Arcachon-Aquitaine qui s’en chargent :
https://www.huitresmarennesoleron.info/
http://huitres-arcachon-capferret.fr/

NB : Dans le monde de la pêche professionnelle, le terme « métiers » désigne les techniques pratiquées en fonction du type de navire mais aussi les engins mis en œuvre pour capturer une ou des espèces de poissons, crustacés ou coquillages.
NB : les référentiels internationaux (codes trialpha « FAO ») des engins de pêche sont consultables sur ce lien :
http://www.fao.org/3/s5832f/S5832F07.htm